Habiter dans un container maritime

Nous sommes à Wil dans le Fürstenland, tout près des voies de la gare; des trains Intercity, Eurocity et le tram passent toutes les dix minutes. Deux containers maritimes de Bremerhaven, imbriqués l’un dans l’autre et fermement soudés, sont posés sur le toit du bâtiment commercial Kraftwerk, situé Glärnischstrasse 1.

Ces containers nous rappellent des chantiers, où ils sont utilisés comme abris et espaces de repos par les ouvriers, ou font penser à d’énormes cargos en haute mer, qui transportent des marchandises de manière compacte et résistante dans de tels containers de part et d’autre des océans. Et c’est tel un navire sur la mer que le container en suspension monte et descend avec le vent.

C’est ici qu’habite Nicolaj Ammann, dans 65 mètres carrés. Ce fut la surface maximale autorisée lorsque des problèmes d’espace se sont posés sur le terrain de la Kraftwerk peu après son ouverture en 2010. En raison des réserves d’exploitation et des possibilités limitées pour une modification de la construction, la solution des deux containers s’est imposée. Pour atteindre l’appartement-container sur le toit, il faut passer par la maison en dessous, se rendre jusqu’au dernier étage, d’où un pont mène vers l’espace d’habitation.

Mais au fait, est-il possible de se sentir chez soi dans ces cubes rectangulaires d’une surface de 13,7 sur 2,4 mètres et de 2,4 mètres de haut chacun?

Nicolaj Ammann voit cela de manière pragmatique. Son «appartement de location» est bien isolé, ventilé et chauffé. Réduit à l’essentiel, mais équipé de tout le nécessaire pour vivre confortablement de nos jours. La pièce d’habitation est fonctionnelle et sans portes pour créer une ambiance chaleureuse. Les nombreux hublots à quadruple vitrage inondent la pièce de lumière. Il y a une chambre à coucher, une salle de bains, un salon-salle à manger et un bureau. Un petit balcon et une terrasse spacieuse, qui peut être parfaitement utilisée pour des soirées barbecues et autres soirées estivales, complètent cette expérience de logement pour le moins inhabituelle.

Après une période d’adaptation, Nicolaj Ammann se sent maintenant vraiment bien chez lui. Le container en suspension est fascinant; à l’intérieur, on s’y sent immédiatement à l’aise et protégé. Une manière sophistiquée et passionnante d’exploiter intelligemment un espace d’habitation et d’utiliser avec habileté des éléments existants. Souvent, Nicolaj Amann est interrogé au sujet de sa manière d’habiter, car la maison-container est bien visible depuis le train et il s’agit d’une rareté en Suisse orientale.

C’est le bureau d’architectes Arson AG qui a eu l’idée des containers, initialement prévus comme espaces de bureaux. La maison-container a été construite de manière à être presque neutre en CO2. Le défi résidait dans la répartition de l’espace d’habitation et l’isolement. Afin d’éviter qu’il ne fasse trop chaud en été, l’architecte a utilisé un matériau isolant issu de la navigation spatiale.

Et c’est ainsi qu’est né, sur un toit juste à côté de la gare, un bel appartement confortable dans deux containers qui transportaient jadis des paquets et des marchandises dans le monde entier.